vendredi, 28 mai 2010
Suicides
Il parait que le taux de suicide est plus élevé chez les professeurs que chez les policiers. Mais on en parle moins, parce qu’ils ne se tuent pas avec leur arme de service...
20:17 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : éducation nationale, suicide, société, politique |
jeudi, 04 juin 2009
Les impuretés de Pécresse
Trouvé cette perle de Pécresse dans le "Métro" d'aujourd'hui : "Il est très difficile de convaincre 57 000 enseignants chercheurs que nos intentions sont pures, surtout quand tant de fausses informations circulent sur les blogs ".
"Sur les blogs": première généralité, premier lieu commun. Tous les blogueurs sont donc des menteurs. Dans le même genre, madame la Ministre, je vous propose d'autres aphorismes dignes de votre hauteur d'esprit : tous les fonctionnaires sont des faineants, tous les ministres sont corrompus, tous les élèves sont nuls, tous les commerçants sont des voleurs, tous les financiers sont des salauds et toutes les blondes sont des imbéciles. A méditer, n'est-ce pas ?
" de fausses informations circulent sur les blogs" : Vous nous livrez là, implicitement, votre curieuse conception du blog. Jusqu'à preuve du contraire, un blog, de quelque bord politique (ou apolitique) qu'il soit, n'est pas un organe d'information, non ? Ne confondons pas ce qu'est un blog et ce que sont ces "gratuits" dans lesquels vous et vos congénères faites votre propagande au ras des paquerettes et dans les rames du métro.
"nos intentions sont pures" : J'avoue que les bras m'en tombent. Prenez-vous à ce point les gens pour des crétins ? Sans doute, oui... Remarquez... vous avez peut-être bien raison. Tout passe, dans ce discours tissé de lieux communs qui est celui de la propagande politique. Le pire, voyez-vous, c'est qu'il ne rencontre plus d'opposition, Ségolène et Besancenot tenant le même discours à leur manière : Nous sommes purs. La vie politique est pure. Nos intentions sont bonnes. Nous vivons tous une grande histoire d'amour dans le paradis retrouvé de nos engagements dévoués à la cause commune... n'est-ce-pas ?
"Qui fait l'ange fait la bête", pourtant. La grosse bête, même. Il est vrai que les Pensées de Pascal ne sont plus de mise, dans un pays où La Princesse de Clèves est un livre subversif...
20:21 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : pécresse, éducation nationale, enseignement, politique, presse gratuite, universités, réforme |
mercredi, 27 mai 2009
La littérature constitutionnelle
Danielle Sallenave s’était, à la fin du siècle dernier ( !), placée à la pointe du mouvement Sauvons les lettres avec notamment deux ouvrages qui avaient fait date : Lettres mortes (1995) et A quoi sert la littérature (1997). Dans le dernier essai qu’elle consacre au sujet, Nous on n’aime pas lire (janvier 2009) elle raconte un séjour effectué dans un collège difficile, et sa rencontre avec des « jeunes » d’aujourd’hui. Le livre m’est tombé hier entre les mains, un peu par hasard, je dois dire. Dans un chapitre où Sallenave souligne à mi-voix la nécessité d’enseigner à la fois des grands textes mais aussi des "œuvres dérangeantes", elle entrouvre une drôle de porte en écrivant ceci :
« La Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, hélas, nous engage quand elle assigne à l’éducation la tache de favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux »
J’avoue que dans ma pratique de classe et le choix des œuvres que je propose à des élèves, je ne me suis jamais senti « engagé » par la Déclaration des Droits de l’Homme. Ni désengagé d’ailleurs. Je n’ai jamais fait appel qu’à mon jugement littéraire, et ma culture universitaire. Jugement & culture : voilà deux termes à remettre au goût du jour.
Car ce paragraphe de Sallenave, qui choisit le verbe «engager» pour évoquer le lien tissé entre un projet constitutionnel et l’enseignement de la littérature française (verbe aussitôt modalisé par l’adverbe hélas, mais lien cependant affirmé), m’a fait jeter sur la dame un regard soudain très soupçonneux. D’autant plus qu’un peu plus loin, feignant de donner des conseils à de jeunes professeurs, elle glisse un ironique et fort habile « je vous laisse le choix de quelque indignité littéraire»… On appréciera. Dans l'empire droit-de-l'hommiste, on n'enseigne donc plus la littérature qu'à l'aune du dogme officiel : cela n'avait jamais été dit aussi explicitement.
La littérature française, qui brilla des mille feux de la libre-pensée, du sentiment et du style, est donc bel et bien morte. Dans les centres de distribution d'objets culturels indéterminés, j'ai vu d'ailleurs qu'on ne disait plus littérature française, mais littérature francophone. Cela fait plus ouvert sur le monde, sans doute. Sans aucun doute. Si l'agrégation n'est pas supprimée dans les mois qui viennent, les gens passeront bientôt une agrégation de littérature francophone, vous verrez... Avec Nancy Huston en présidente du jury.
Quant à son enseignement, il est rendu impossible : la morale cul-béni des droits-de-l’hommistes et le catéchisme euro-républicain auront réussi à l’étrangler, bien plus surement que l’Inquisition, beaucoup plus efficacement que n’importe quelle église. Beau travail. Où l'on voit que les Tartuffe ne sont pas à l'endroit où on les imagine
Un professeur de Lettres doit faire face, aujourd’hui, non seulement à la déflagration linguistique qui est en train d’ébranler une génération entière, à l’inculture immodeste d’une génération de parents désormais dressée au bon goût par les medias (genre : pourquoi vous n’aimez pas amélie nothomb, vous ? Ou encore : Il vaut mieux lire harry potter que rien du tout, hein ? hein ?), mais également à ce moralisme institutionnalisé et revendiqué même par ceux qui passent pour des défenseurs de la littérature et de son enseignement. Rajoutez à cela le pragmatisme économique prôné par l’OCDE, qui voit dans l’enseignement des Lettres un surcoût financier à évacuer progressivement des budgets, rajoutez l'image totalement caricaturale que deux films (Entre les murs, L'année de la jupe) viennent de donner du cours de littérature (je poserai inlassablement la même question : pourquoi, s'il ne s'agissait de ne parler que de l'école et ses "problèmes", ainsi que du désormais tarte à la crème - élève de banlieue, ne pas prendre un prof de maths ? ou de gestion ?). Rajoutez tout ça et, avant de passer au four, rendez vous aux assises internationales du roman.... On y rencontre des auteurs et des auteures vivants. C'est bath.
Bienheureux les quelques-uns, les happy few, vraiment, qui passeront à travers les mailles du filet.
07:41 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : danielle sallenave, europe, éducation nationale, enseignement, politique |
samedi, 02 mai 2009
Des programmes en littérature
Il y a, dans la notion pourtant indispensable de programmes scolaires, quelque chose qui doit glacer le sang de chacun dès lors qu’il s’applique à ce qu’on appelle sans plus trop savoir de quoi il s’agit à la littérature française. Car un programme a pour premier objectif, quel que soit son contenu, d’être compréhensible et assimilable par tous. Et pour second, qu’il l’avoue ou non, de satisfaire les enjeux idéologiques de ceux qui l’ont conçu: ainsi l’OCDE a-t-elle averti dans l’une de ses brochures déjà ancienne (1998) que désormais, le classicisme, jugé par elle « trop français » devrait être progressivement retiré des programmes au profit de l’Humanisme et des Lumières, mouvements culturels plus nettement européens. Les réformes des programmes de français de lycée adoptées dans la foulée ont vu dès lors une révision significative : on mettrait l’accent en classe de seconde sur le romantisme et le naturalisme, en classe de première sur l’humanisme et sur les Lumières, évacuant sans trop le dire le classicisme et ses auteurs soudainement considérés comme subversifs autant que réactionnaires pour avoir eu le malheur de vivre au siècle de Louis XIV.
Il faut se rappeler que le contenu d’un programme, lorsqu’il est question de littérature, ce sont les œuvres, les auteurs. Or il se trouve qu’une œuvre, un auteur, c’est exactement ce qui échappe de façon irréductible aux programmes et aux objectifs plus ou moins sains qui les gouvernent. La plupart du temps, dès lors, le sale boulot du prof de français, c’est d’une part de ramener à du commun ce qui n’est pas commun et à du systématique ce qui échappe au système (afin de remplir la première formalité – rendre une œuvre assimilable par tous), et d’autre part d’adapter à l’idéologie des temps présents ce qui appartient à celles des temps passés, et qu’importent les multiples contresens. Cette double entreprise de simplification et de travestissement des œuvres littéraires est ce qui sous-tend depuis toujours l’élaboration d’un programme de lettres. C’est ainsi, par exemple, que Montaigne se retrouve dans la peau de l’homme qui doute, Montesquieu dans celle du penseur ironique, Voltaire dans celle du tolérant de service (ce qui est assez comique), tandis que Rousseau endosse la défroque du paranoïaque officiel. De ces quatre-là ne seront commentés que quelques textes devenus les timbres postes d’une République aphone et paradoxale, dont les élites refusent avec un aveuglement stupéfiant d’admettre qu’elle a cessé d’être un modèle pour le reste du monde.
Le plus regrettable dans tout cela, c’est que la langue et la littérature françaises, faites l’une pour être parlée, l’autre lue, toutes deux pratiquées, s’échappent de nos mémoires et de notre pratique. J’en veux pour preuve un fait assez étonnant : deux films, coup sur coup, prétendent de manière fort péremptoire poser « les problèmes de l’école » devant le public : L’Entre les Murs de Bégaudeau, et L’Année de la Jupe de Lilienfeld. Ces deux films ridicules sont censés poser (pour l'enrichir) le débat sur l’école, les élèves des cités, leur insertion, l’autorité des adultes, la conduite d’un cours, blablablabla… Qu’ils posent, qu’ils posent. Et que leurs producteurs gagnent au passage quelques millions d’euros. Je remarquerai néanmoins une chose, que tout le monde semble oublier : c’est dans les deux cas au cours de Lettres qu’on s’en prend, sans ménagement, comme s'il était, ce malheureux cours de lettres, un simple prétexte d’une part, et puis l’affaire de tous, d'autre part… Je ne dirai pas à quel point Bégaudeau et sa démagogie obscène me répugne, je l’ai déjà fait savoir publiquement. Je pose cette simple question : pourquoi est-ce le nom de Molière, cette fois-ci encore, que Sophie Marceau (1) demande à l’immigré de service, un flingue au poing ? Pourquoi Molière et pas la formule du sodium ? Pourquoi prof de lettres, et pas de maths ou de gestion ?
Voilà que par deux fois - pour mettre en scène le malaise qui a gagné l'école depuis que libéraux puis socialistes, socialistes puis libéraux, n'ont cessé de lui faire subir les réformes préconisées par des instances internationales -, on montre, sans le dire vraiment, que l'enseignement d'une "matière" (la littérature) est bien mal adaptée aux délectables temps post-modernes dans lesquels nous croupissons : Qu’on ne s’étonne pas, dès lors, que les professeurs de lettres soient, comme le disent certains, pessimistes, comme le disent d’autres, réactionnaires. Je veux bien endosser ces deux défroques, dès lors que mon métier est de permettre aux élèves qu’on me confie de lire aussi bien Louis Guilloux, président des écrivains anti fascistes, que Henri Béraud, prétendument collaborateur. Jules Valles que Charles Péguy. Diderot que Bossuet. André Gide que Maurice Barres. Nous parlons bien de littérature française, n’est-ce pas ?
(1) : On me fait remarquer en commentaire que, par inadvertance, j'ai confondu Adjani et Marceau. Je précise que c'est un vrai lapsus. Si, pour céder à un freudisme de bas étage, j'analysais son "rapport avec l'inconscient", je crois pouvoir dire qu'il est révélateur de la grande estime dans laquelle je tiens ces deux dames; en tout cas de la manière dont je les trouve, comme tous ces êtres aussi étranges qu'erratiques qui flottent sur nos écrans, interchangeables : donnez quelques kilos à l'une, vous obtenez l'autre. Notez bien que ce que je dis des dames est tout aussi vrai des messieurs : on passe de dutronc père à dutronc fils, de delon père à delon fils, de bruno masure à laurent delahousse avec la même consternante facilité que de claire chazal à laurence ferrari; ce monde désolant fait de copies m'en fait oublier les majuscules...
20:19 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : éducation nationale, littérature, année de la jupe, enseignement, programmes des lycées |
samedi, 25 avril 2009
Réflexion pour des années d'école
La pensée de haut vol s’apprend-elle ? S’enseigne-t-elle ? Dressage et exercice peuvent fortifier la mémoire. Des techniques de méditation permettent d’approfondir les temps d’intériorité et de concentration. Dans la formation des mathématiciens, des logiciens, des programmeurs et des joueurs d’échec peuvent être transmises des méthodes analytiques assorties d’un sens draconien des enchaînements formels. Pour autant qu’on sache, cependant, il n’est point de clé pédagogique de la créativité. Dans les arts comme dans les sciences, en philosophie comme en théorie politique, la pensée novatrice, transformatrice, semble naître de collisions, de sauts quantiques …
17:01 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (26) | Tags : éducation nationale, george steiner, littérature, politique |
mercredi, 07 janvier 2009
Une question qui fait sens
Je n'aime pas trop parler de ma vie privée, ni de mon "métier". Je le fais fort rarement. Un blogue n'est pas un journal. Parfois pourtant, lorsque cela me parait utile, je m'y résous. Comme ce soir.
Je suis resté assez tard au lycée, à cause d'une réunion avec des parents d'élèves. Je n'ai jamais bien aimé ces rituels mi solennels, mi puérils, même s'ils ont un caractère relativement nécessaire, au moins jusqu'en classe de première. (Je vois mal ce genre de choses se prolonger en BTS, alors que les étudiants y sont majeurs, encore que...) Bref. Dans un billet récent (lien ICI), j'évoquais la disparition programmée de l'écriture manuscrite. Je ne pensais pas que les choses, à vrai dire, se manifesteraient si vite. Un parent, père de famille, la cinquantaine - son fils en 1ère S, ni bon ni mauvais, comme on dit - me pose une question. J'avoue que j'en ai entendu pas mal en vingt ans de pratique. Des vertes et des pas mures; mais celle-ci : "Pourquoi vous obstinez-vous à exiger des copies manuscrites ? Mon fils perd trois heures (!!!!) à recopier ce qu'il a fait sur l'écran pour vous le rendre, alors qu'il n'aurait qu'à appuyer sur un bouton pour l'imprimer."
Voilà.
C'est un type de mon âge qui donne le premier coup de bélier.
Pour l'instant, c'est encore facile d'argumenter : J'aurais pu lui faire observer qu'à l'examen, on demande aux élèves d'écrire à la main. Pas eu envie de me justifier sur un sujet aussi évident. Je leur ai dit, à tous, que nous étions en train d'égarer collectivement, dans notre quotidien une pratique, celle de l'écriture à la main. Et que leurs enfants devraient se réjouir d'avoir encore le temps, l'occasion ou le loisir de la pratiquer. Le père m'a rétorqué que même les écrivains (je le cite) écrivaient à l'ordinateur. J'aurais pu m'offrir en exemple, puisque j'ai écrit moi-même plusieurs pièces de théâtres, des essais et des romans en utilisant un ordinateur, tout en écrivant aussi de nombreux passages sur des cahiers. En fait, je n'ai jamais complètement abandonné l'écriture à la main, pour des raisons que je ne peux développer ici, mais qui sont si évidentes. Je n'ai pas non plus envie d'abandonner la nourriture à la bouche, si j'ose dire - même si je sais que tôt ou tard viendra le temps des perfusions ... Car je voyais bien ce qu'il pensait - que j'étais sans doute contre la technique, contre Internet, contre les blogs, tiens, comme le disent tous ces habitués frénétiques de Delarue qui ne connaissent que le pour et le contre, si imbécile, des choses, qui ont, comme ils le disent si affreusement des opinions ... J'aurais pu lui dire que j'avais acheté mon premier ordi en 1988, et que je n'étais pas le vieux con qu'il croyait. J'aurais pu l'envoyer faire un tour chez Solko, par exemple...
Mais bon. Pas eu besoin de tout ça. Car il y avait encore une majorité de gens sensés parmi ces parents d'élèves, visiblement, pour soutenir la même position que moi. J'ai juste - tout de même (les correcteurs de copies me comprendront) précisé, d'un ton assez ferme et je l'espère convaincant, que leurs enfants n'étaient que des élèves et non des écrivains. (incroyable ce raisonnement, spécieux, aberrant : les écrivains écrivent à l'ordi, donc mon fils peut faire ses copies à l'ordi...) Je n'ai pas non plus rajouté ce que je pensais de la plupart des imposteurs (et imposteures) que ce monsieur, dans sa liberté de penser, appelle, lui, des écrivains. Nous serions entrés dans un débat trop houleux, sinon.
Si je parle dans ce billet de ce qui n'est, après tout, qu'une anecdote, c'est que cette anecdote fait sens. Il commence à y avoir, dans ce pays, un certain nombre d'adultes assez sots pour affirmer publiquement (puisque c'est leur opinion...) qu'écrire à l'ordi (comme ils disent) est plus propre et plus pratique qu'écrire à la main. Hygiénisme et consumérisme n'étant pas mes tasses de thé, je m'abstiendrais de dire quoi que ce soit à propos de ces gens qui ont, tout comme Florent Pagny, leur liberté de penser. Mais je souligne simplement le fait, en tant que professionnel de l'écriture et de la correction - comme d'autres le sont d'un autre domaine, la culture du maïs ou la vente des frigidaires -, que la jeunesse de ce pauvre pays devient de plus en plus - dans son ensemble - inapte à l'écriture manuscrite (c'est un constat) avec la complicité parfaitement inconsciente de leurs géniteurs (encore un constat) et que si on entérine une telle chose, non seulement la perte sera considérable mais surtout, il n'y aura aucun retour possible, avant plusieurs générations..
00:03 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (43) | Tags : langue française, éducation nationale, écriture manuscrite, solko |
jeudi, 13 novembre 2008
De la surveillance comme lieu commun
Faut-il n'avoir pas grand chose à faire ni de ses jours ni de sa matière grise pour consacrer du temps à la lecture des blogues de profs... Il parait pourtant que le Ministère de l'Education Nationale fait surveiller les dits blogues, quelle nouvelle ! Risible, non? Quelques 220.000 euros consacrés à ce magnifique effort civique par les deux barons de Grenelle qui, par ailleurs, ne cessent de pleurnicher sur le peu de sous qui reste dans les caisses et envisage des coupes de postes draconiennes dès septembre prochain... Il s'agirait, plaident Xavier Darcos et Valérie Pécresse, de mieux comprendre le mécontentement éventuel des troupes, afin de l'anticiper en ces temps de rudes réformes à venir. Dans le but d'"anticiper et d'évaluer les risques de contagion et de crise", les ministres souhaitent se saisir des informations « qui préfigurent un débat, un risque opinion potentiel, une crise ou tout temps fort à venir dans lesquels les ministères se trouveraient impliqués ». Avec un égard particulier pour les « vidéos, pétitions en ligne, appels à démission, [qui] doivent être suivis avec une attention particulière et signalées en temps réel ». Eh bé ! Il y aurait donc des sous au Ministère, un "budget surveillance". Tiens, tiens... Bonne nouvelle. Si les capteurs de l'Education Nationale passe par là, je leur dis que la vie est belle, et merci patron, chantaient les Charlots, on est tous contents de travailler pour vous, on est heureux comme des fous...
(pièce jointe : le cahier des clauses particulières complet, aussi appelé CCP
08:16 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : george orwell, surveillance, éducation nationale |
De la discrimination comme lieu commun
« Je vous lis, et je comprends chacune de vos paroles que je pourrais tenir, que j'ai tenues déjà, au mot près, à d'autres occasions. Et en même temps, il m'apparait que ce que vous dites n'est proprement compréhensible que par un autre prof. Il faut s'être retrouvé souvent dans cette situation curieuse dans laquelle on est plongé quand on doit incarner vaille que vaille l'autorité des Lettres, et des Lettres françaises de surcroît, face à des illettrés incapables d'écrire correctement parfois même jusqu'à leur propre nom, face à des parents soit absents soit incultes, dans le contexte de démagogie et de manipulation administratico-médiatico-politique qui est celui des tristes temps que nous vivons. Je comprends, je partage et je soutiens même votre colère contre les gens que vous dénoncez. Dites vous qu'ils sont, comme la pupart des ombres mâles et femelles qui errent sur les plateaux TV, ni plus ni moins que des cloportes. Et tenez bon. "La haine de la littérature", disait un certain Flaubert, est la chose la mieux partagée au monde... »
J'ai laissé hier ce commentaire sur le billet publié par un habitant de la vaste blogosphère, qui dénonçait la HALDE et l'entreprise de ré-écriture du passé à laquelle elle se livre, au nom d'une idéologie aussi dangereuse que douteuse.
Sur ce lien, le billet en question : http://tangleding.hautetfort.com/archive/2008/11/12/fanta...
Sur cet autre, quelques éclaircissements : http://www.halde.fr/IMG/pdf/Etude_integrale_manuels_scola...
05:05 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : la halde, éducation nationale |